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Publié par Régine BIANGONGA

IMGP0643-géraniumCroiser une maladie dite grave au cours de la vie, ça m'est arrivé : c'était un cancer

ou

plus spécifiquement un lymphome (de type B à grandes cellules -je précise car sous un même vocable : cancer, lymphome, se niche, se cache des types de tumeur (tu meurs) (comme quoi, le langage est tout plein de sous-entendus implicites, dits sans être dits)

donc des tumeurs, disais-je de tout type, de tout accabit avec (souvent mais pas toujours) un pronostic vital engagé (comme disent les docteurs)-.

 

On dit beaucoup de choses sur cette maladie (mal a dit -sic-), sur l'expérience de vie des malades (c'est surtout ceux qui ne l'ont pas vécu d'ailleurs qui en parlent) et, moi, qui suis passée par cette expérience je trouve qu'on dit beaucoup de choses fausses.

 

Extrait-IMGP0643On peut qualifier la survenance de cette maladie grave comme un EVENEMENT (quelque chose qui nous arrive dans notre parcours de vie) comme trouver un travail, perdre un emploi, se marier, avoir un enfant, divorcer, éprouver la perte d'un être cher....ça nous affecte, ça nous touche dans notre être.

Tout événement induit, produit des sentiments, des émotions gaies ou tristes qui se traduisent par des "expressions" corporelles qui peuvent être extériorisées : pleurs, larmes, cris de joie, rires, ou intériorisées : sentiment d'angoisse, de désespoir, de peur, de plaisir, de plénitude qui s'inscrivent dans le corps (soma en grec) entrainant des changements métaboliques, des augmentations ou diminutions du taux de sécrétions hormonales, digestives... des modifications au sein du système de défense immunitaire (globules rouges, globules blancs), etc

 

Tout ça pour dire que notre être, notre vie LIE de façon inexorable corps et esprit, biologique d'une part  et sensoriel, pensées, intellect (disons tout ce qui n'est pas palpable -éthéré ?-) d'autre part . Mais 2 parts indissociables qui constitue une personne, un tout, un "être au monde" de façon indéniable, inaltérable. IMGP0643-hortensias

 

Tout comme on ne se marie pas, tout d'un coup, de but en blanc, mais après une préparation, un cheminement... la maladie se construit, prend forme au fil du temps, faisant exploser les dernières résistances du corps pour s'exprimer, se dire, se montrer.

Que nous dit-elle ? que veut nous dire cette maladie, grave ? C'est cela, à mon avis, qu'il faut comprendre (cad prendre avec soi)...qu'il faut déconstruire....pour peut-être trouver un autre équilibre...pour renaître à la vie, le même mais différent...comme cela se produit après une phase de deuil, après une séparation....dans tous les événements qui jalonnent, font partie intégrante de la vie, même.

Les médecins, les spécialistes du corps sont là pour aider le corps à se régénérer (avec toute la batterie de traitements chimiothérapeutiques et radiothérapiques) mais ils n'ont pas droit de vie ou de mort sur une personne ! 

C'est la personne malade, concernée au premier chef, qui est la seule capable, responsable, dépositaire de ce droit de vie ou de mort.

Il me semble et je l'ai expérimenté qu'il est indispensable quand on souffre d'une maladie grave de faire appel aux médecins de l'âme (les psy-quelque chose, psychologues cliniciens, psychotérapeutes essentiellement) car comme je l'ai dit plus haut, corps et esprit marchent ensemble dans un tout indissociable : l'être humain.  

C'est aussi pour ça que je récuse cette notion de se battre, de lutter, de mener un combat contre la maladie dont on souffre : si c'est ça on est vraiment maso !

parce qu'en fin de compte, c'est soi-même que l'on combat, que l'on cherche à mettre à terre, à tuer.

 

C'est, me semble-t-il une erreur fondamentale, car il faut au contraire ACCEPTER la maladie et comprendre ce qu'elle a à nous dire de nous, de notre rapport au monde, aux autres, à la vie.

 

S'il y a une clé pour moi, elle est là dans l'acceptation de soi et de ce qu'a à nous dire la "MAL A DIT"

    IMGP0643

  Aujourd'hui, c'est ma fête.                                                                                                    Bientôt mon anniversaire et aussi l'anniversaire de la première annonce de la maladie grave, il y a presque 9 ans.

 

Je suis là, encore en vie, je contemple une partie de mon jardin de par la fenêtre. Je me dis que  la nature est belle, qu'elle donne des fruits quand on en prend soin, quand on l'entretient, quand on la traite avec amour. Métaphore des  liens immuables entre l'environnement naturel et nous sans cesse à réinventer dans un mouvement perpétuel. La vie c'est l'impermanence des choses dit la philosophie chinoise. Je suis bien d'accord.

 N'avons nous pas trop tendance à l'oublier dans notre monde dominé par le cartésianisme ?

   

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C
<br /> j'aime bien la manière dont tu écris, à la fois poètique, sensible et intense.<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci petite soeur (grande et très chère dans et à mon coeur). BiZ à bientôt. De vives voix. <br /> <br /> <br /> <br />